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Les pratiques préliminaires communes, fondement de la pratique du Dharma

J 6 – enseignements sur les 100 courtes instructions.

Monastère Tergar, Bodhgaya – 6 décembre 2014

Poursuite des enseignements sur le thème de la loi de cause à effet abordé hier.

La première méditation porte sur l’ensemble des aspects du karma, la loi de cause à effet. Vies après vies, nous nous sommes attachés à notre corps, à nos biens, à notre famille, à nos amis. Nous avons oublié l’impermanence et la certitude que nous devrons mourir. Nous avons repris naissance, encore et encore, dans les mondes inférieurs sans savoir comment nous libérer de la prison du samsara. Maintenant que nous avons accepté l’impermanence de notre vie, nous devrions contempler et méditer afin de développer la certitude de l’infaillibilité de la loi du karma, la loi de cause à effet.

 

Si nous réfléchissons à notre propre attachement, nous devrions voir à quel point, depuis des temps sans commencement, nous nous sommes laissé illusionner par cette vue erronée puis prendre la décision d’éliminer totalement cet auto-attachement.

 

Le texte passe ensuite à la méditation de la dernière pratique préliminaire commune : l’aspect défectueux du samsara.

 

Mikyö Dorje y détaille les trois types de souffrances.

 

La première est la souffrance de la souffrance. Il décrit la souffrance des trois mondes inférieurs. Dans les différents niveaux des enfers, les êtres endurent une souffrance bien plus grande de ce que nous pouvons expérimenter dans la vie humaine. Tomber dans ces mondes est la conséquence d’actes liés à la haine ou la colère. Puis il y a le monde des esprits avides qui sont torturés de ne jamais pouvoir être satisfaits. Finalement il y a le monde des animaux, ils vivent dans la peur, se mangent entre-eux, se font attraper par des crochets. Ils sont forcés de tirer des charrues, on leur prend leur lait et leurs petits. Si vous prenez naissance dans l’un de ces mondes inférieurs, vous souffrez beaucoup et en plus vous ne pouvez pas pratiquer le Dharma.

 

La deuxième souffrance est celle du changement. Tous les plaisirs du samsara sont éphémères. Même si nous avons pris naissance dans un monde supérieur, des problèmes se présenteront et nous souffrirons inévitablement. Par exemple, nous serons séparés de ceux que nous aimons et ceci est vrai même dans le monde des dieux. La mort y est une souffrance bien plus grande que dans les autres mondes.

 

La troisième souffrance est celle qui est omniprésente dans l’existence conditionnée. Toutes nos actions, du corps, de la parole et de l’esprit, sont des graines de souffrance future. Dans le samsara, toute les joies, les bonheurs se transformeront en souffrance.

 

En contemplant cela, nous devrions développer le renoncement et chercher à échapper aux souffrances du samsara «  comme un oiseau cherche à s’échapper d’un lac gelé ». Alors nos esprits se tournent vers le chemin de la libération. Par la pratique juste des préliminaires communes, nous développons la crainte du samsara et le renoncement, l’amour et la dévotion envers le guru, la compassion pour tous les êtres sensibles et le souhait d’atteindre la libération.

 

Les trois vœux sont comme «  un passeur qui nous fait traverser la rivière. » Garder ces vœux purs et sans infraction est essentiel. Nous devons prier le Guru afin de  développer une compassion incommensurable pour tous les êtres sensibles et de parvenir à l’omniscience.

 

Dans son commentaire du texte, Gyalwang Karmapa a souligné l’importance de la méditation sur les 4 pratiques préliminaires communes avant d’aborder les méditations sur la bodhicitta.

 

Depuis des temps sans commencement, nous nous sommes accrochés aux cinq agrégats, le Je. Nous pensons mon corpsmon esprit et nous avons commis des actes non vertueux pour satisfaire ce Je. Nous avons oublié la bonté de notre mère, les êtres sensibles. A cause de notre concentration sur moi et mien, nous avons construit notre propre prison, la cage de fer de l’attachement à l’ego, qui nous éloigne des autres aussi sûrement qu’une cellule de prison . Nous ne réalisons même pas que nous sommes en prison.

 

Le seul moyen de nous libérer de cette prison est la compassion envers les autres êtres sensibles, elle va nous forcer à sortir afin que nous puissions aider les autres.

 

Sa Sainteté illustre son explication par une histoire. Un enfant unique avait commis un crime et il avait été emprisonné. Il ne pouvait donc plus prendre soin de ses parents, ce qui ajoutait encore à leur souffrance de savoir leur fils en prison. Le manque de soin et les soucis les ont rendu malades et ils ont dû être hospitalisés. Ils avaient besoin d’être aidés par quelqu’un mais il n’y avait personne pour le faire. Le fils a été obligé de s’échapper de la prison pour pouvoir les aider.

 

Tous nos parents qui ont été bons envers nous depuis des temps sans commencement, sont en-dehors de la prison et attendent que nous nous en libérions pour pouvoir les aider. Nous devons réfléchir au processus qui nous a conduit à nous mettre nous-même en prison et à tous les êtres qui ont été bons envers nous. Nous devons développer la compassion et abandonner l’attachement à l’ego.

 

Ces 4 préliminaires communes sont extrêmement importantes, nous devons les méditer jusqu’au moment où nous aurons atteint une stabilité et la confiance. Il n’est pas nécessaire de les pratiquer dans l’ordre où elles se présentent mais plutôt dans l’ordre qui sera le plus efficace pour nous. Elles sont appelées préliminaires, non pas parce qu’elles sont de moindre valeur que les pratiques suivantes, mais parce qu’elles forment la base indispensable de toute notre pratique. Nous devons les pratiquer toutes avant de poursuivre notre chemin.

 

 

«  Si nous ne pratiquons pas bien ces 4 préliminaires communes, notre pratique actuelle ne sera pas bonne. » Les grands maîtres disaient : «  Si vous n’avez pas médité la mort et l’impermanence, Guhyasamaja ne sera pas profond. » La profondeur de la pratique dépend de ses bienfaits sur notre esprit. Si vous avez bien contemplé la mort et l’impermanence, votre récitation des trois lignes de la prière du refuge sera profonde car votre vue sera stable.

 

De même notre entrée dans la Voie du Milieu – Madhyamika – dépend de notre vue. Si nos émotions perturbatrices augmentent lorsque nous étudions le Madhyamika, si nous nous sentons plus partisan et plus attaché à notre propre école, c’est que la Voie du Milieu n’est pas présente dans notre être. De même, lorsque nous pratiquons le Mahamudra, si cela nous rend fier, c’est que nous n’avons pas la vue.

 

Lorsque les gens entendent parler des pratiques préliminaires, ils pensent immédiatement aux pratiques préliminaires spéciales – prosternation, Vajrasattva, Mandala et Guru Yoga – mais le véritable fondement est celui des 4 préliminaires communes. Nous devons les avoir bien établies dans notre être par la méditation et la contemplation avant de poursuivre.

 

 

 

La conférence sur le Précieux Ornement de la Libération.

 

Sa Sainteté a donné plus de détails sur la conférence qui se déroulera du 13 au 16 décembre. Elle fera partie d’un programme de trois ans d ‘étude intensive et de discussion sur ce texte important Dagpo Kagyu, le Précieux Ornement de la Libération.

 

Pour terminer, Karmapa a donné la transmission orale de la première partie du texte.

 

 

Enseignements :

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