Conférence sur l’environnement – 2ème jour
4 octobre 2009 - Gyuto, Dharamsala
Deuxième jour, le dimanche 4 octobre 2009
La session du matin
Le Gyalwang Karmapa explique l’univers, l’écologie et le bouddhisme
La plupart des représentants des monastères n’ont pas eu l’opportunité d’étudier les sciences modernes. De ce fait, le Karmapa a commencé la session du matin en présentant la cosmologie scientifique à l’aide d’un slide-show et en exposant la taille infime de la Terre et du système solaire au sein de la vastitude de l’univers
En utilisant la Terre comme point de départ, le Karmapa a illustré que la planète Terre, très petite par sa taille, était la troisième planète du système solaire en partant du Soleil, puis, il a comparé sa taille avec celle de la planète Jupiter (1114 fois plus grande) et le Soleil ( 900 fois plus grand que Jupiter). A partir de cette introduction, le Karmapa a parlé du système solaire au sein de la Voie lactée, appelée aussi la Galaxie, en expliquant qu’il fallait des années-lumière pour mesurer les grandes distances. Il a ensuite décrit l’univers et a démontré que même quelque chose d’aussi vaste que notre galaxie (100 000 années-lumière de diamètre) était infime comparé à l’univers entier. De par cette explication, tous étaient stupéfaits de concevoir une telle immensité. Le Karmapa a souligné que les détails sur l’immensité de l’univers et les trous noirs, sont même mentionnés dans les écritures bouddhistes.
Le Karmapa a également parlé de la singularité de la Terre. Il faut 8 minutes pour que la lumière du Soleil parvienne jusqu’à la Terre. Une minute de plus ou de moins, la vie sur Terre serait impossible. Jusqu’à présent les scientifiques n’ont pas encore trouvé une autre planète hormis le Soleil permettant la vie sur terre.
Il a expliqué comment les champs gravitationnels de la lune et du soleil influent sur l’eau de la terre (les océans, les marées) et qu’il n’y a que 3% d’eau sur terre qui soit potable, le reste n’étant que de l’eau salée. Sur 3 % d’eau potable, seul 1% est disponible, le reste est stocké dans les glaciers des deux pôles, ainsi que les glaciers de l’Himalaya, et tout particulièrement ceux du Tibet.
Le Karmapa a ensuite parlé du rôle des homos sapiens. A l’aide d’un diagramme, il a expliqué que la Terre s’est formée il y a plus de 4 milliards d’années et que nombre d’espèces vivantes comme les dinosaures sont apparus, et, il y a environ 200 000 ans, les homos sapiens, qui ont eu un grand impact sur notre planète.
Les hommes ont tendance à en vouloir plus. Si quelqu’un possède une télévision, les autres en voudrons une. Aujourd’hui, les gens pensent qu’ils ont besoin d’une télévision, d’un téléphone portable, et ensuite tout le monde voudra une voiture. C’est le comportement de l’homme qui a créé les gaz à effet de serre et qui est à l’origine de la perturbation et de la destruction des écosystèmes. Les humains ont un impact sur l’environnement et l’ampleur de leurs sollicitations face à l’environnement a augmenté de façon drastique, créant ainsi des effets dévastateurs. En Chine, dans les temps anciens, les pêcheurs formaient les cormorans pour pêcher à leur place, un poisson à la fois. De nos jours, de grands chalutiers s’approvisionnent dans les océans et la quantité de poissons devient inévitablement appauvrie.
Dans la philosophie du Madhyamika, il nous est enseigné d’analyser la nature fondamentale des choses. La science moderne est parvenue à des conclusions similaires au bouddhisme: tout est interconnecté et interdépendant, on parle aussi de « l’effet papillon». Ainsi, il est très important de considérer les effets de nos actions sur l’environnement et d’apprendre à vivre avec peu de choses.
Cette terre est comme un grain de sable dans l’immensité du cosmos, elle est notre seule demeure et nous n’avons nulle part ailleurs où aller. Cela ne sert à rien de blâmer la situation. Nous devons travailler ensemble pour préserver la Terre et la protéger.
Présentation par la Fédération Bouddhiste du Népal (NBF)
Le Vénérable Thubtèn Ijgdrèl a donné sur brève présentation concernant l’activité de l’organisation non sectaire bouddhiste qui regroupe les moines et nonnes et laïques œuvrant ensemble. La NBF a travaillé sur le projet de la création d’un environnement exempt de plastique et a organisé un séminaire sur l’éducation environnementale et la préservation de la vie sauvage.
Le Karmapa teste les représentants des monastères
Avec humour, Sa Sainteté a donné un petit examen pour vérifier ce que les personnes ont retenu de la science, exposée lors de la session du matin.