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L’évasion en Inde

L’évasion du Karmapa (du 28 décembre 1999 au 5 janvier 2000)

Alors qu’il demeurait à Tsourpou, Sa Sainteté remplit les responsabilités traditionnelles de ses successeurs, en servant le peuple tibétain et en soutenant le monastère de Tsourpou.
Le monastère de Tsourpou qui abritait les temples, les autels, les stupas, le collège monastique et les résidences, furent rénovés au fil des ans ; ceci accomplissant l’un des devoir d’un Karmapa.

Les années passant, les autorités commencèrent à lui restreindre la possibilité de voyager, d’enseigner à ses disciples et de recevoir les transmissions des enseignements de la lignée. Sa Sainteté prit alors la décision de quitter le Tibet en entreprenant seule à l’élaboration de plans.

Divers récits concernant la fuite du Karmapa ont été écrits dans de nombreux articles à travers le monde. Le 27 avril 2001, Sa Sainteté décrit lui-même son départ à la presse internationale. (Voir ci-dessous).

« Le 28 Décembre 1999, par une nuit sombre et couverte, avec mon intendant nous nous sommes échappés de mon monastère et avons fui vers l’Inde, y cherchant refuge.
La décision de quitter mon pays, mon monastère, mes moines, mes parents, ma famille, et le peuple tibétain vient de ma seule décision. Personne ne m’a obligé à partir, ni demandé de rester. J’ai quitté mon pays afin de transmettre les enseignements du Bouddha, et en particulier, recevoir les initiations importantes, les transmissions, et les instructions de ma propre tradition Karma Kagyu. Je ne peux recevoir tout cela que des principaux disciples du précédent Karmapa, qui sont Situ Rinpoché et Gyaltsap Rinpoché. Selon la prédiction, ils sont mes enseignants qui résident en Inde »

« Divers récits ont été publiés dans la presse au sujet de ma fuite, et de ce fait, je vais simplement et brièvement raconter la véritable histoire de mon évasion. Dans le plus grand secret, mes compagnons et moi-même avons élaboré des plans, utilisant diverses excuses afin de couvrir nos vraies activités. Par exemple, lorsque les préparations furent achevées, j’ai annoncé que je serai en retraite traditionnelle stricte et que je ne sortirai pas durant plusieurs jours. Cette ruse fonctionna et nous aida à ne pas être poursuivis immédiatement. ».

« Le 28 Décembre, vers 10h30 du soir, mon intendant et moi-même sommes descendus silencieusement de ma chambre et avons sauté du toit de l’autel du Protecteur Mahakala. Une jeep nous attendait à proximité avec Lama Tsultrim et un conducteur. Nous sommes partis immédiatement. Lama Tsultrim et ses compagnons ont inventé un départ en voyage. Afin d’accréditer cet alibi, ils faisaient des allers-retours avec la voiture plusieurs fois dans la journée. Tout le monde était avisé de leur voyage nous permettant ainsi de partir facilement. En général, le monastère était strictement gardé, mais il n’y avait pas de gardes postés vingt- quatre heures sur vingt-quatre….. »
« Après un certain temps, Lama Tséwang avec un autre conducteur, nous ont rejoint à l’endroit prévu. Nous avons décidé de nous rendre directement vers l’ouest du Tibet car certains voyageurs ont utilisé cette route, et les postes de contrôle n’étaient pas strictement surveillés. Conduisant nuit et jour, nous nous sommes arrêtés uniquement pour changer de conducteur. En prenant des raccourcis à travers collines et vallées, nous avons pu échapper aux postes de contrôles et à deux camps militaires. Par le pouvoir de mes prières au bouddha et par sa compassion, nous n’avons pas été découverts et sommes arrivés au Mustang, au Népal, le matin du 30 décembre 1999. En continuant le voyage à pied et à cheval, nous avons traversé plusieurs cols et sommes finalement parvenus à Manang comme je l’avais prévu. Cette partie a été extrêmement difficile et pénible en raison du temps glacial et de l’état des routes, très mauvais et souvent dangereux. J’étais alors fatigué et physiquement las, mais, malgré les difficultés, j’étais vraiment déterminé à atteindre mon objectif.»

Itinéraire de l'évasion du Tibet vers l'Inde

Itinéraire de l'évasion du Tibet vers l'Inde

« Arrivés à Manang, un ami proche de Lama Tsewang Tashi nous a aidé à louer un hélicoptère. Nous avons atterri dans une ville au Népal du nom de Nagarkot et sommes partis en voiture à Rauxal. De là, nous avons voyagé en train jusqu’à Lucknow et continué avec une voiture de location à Delhi, arrivant finalement à Dharamsala, très tôt le matin du 5 janvier 2000. Je me suis rendu directement auprès de Sa Sainteté le Dalai Lama, la véritable incarnation de la compassion. Il m’a reçu avec un grand amour et une grande affection. Ma joie ne connue aucune limite. »

 A son arrivée à Dharamsala le 5 Janvier 2000, Sa Sainteté le Gyalwang Karmapa rencontre Sa Sainteté le Dalaï Lama pour la première fois.

A son arrivée à Dharamsala le 5 Janvier 2000, Sa Sainteté le Gyalwang Karmapa rencontre Sa Sainteté le Dalaï Lama pour la première fois.

« Depuis mon arrivée, le Dalai Lama m’a offert son soutien continu et clément. En suivant ses souhaits, le Bureau de la Religion et de la Culture du Gouvernement Tibétain en exil s’est occupé de mon séjour temporaire à l’Université Tantrique de Gyuto Ramoché.
Sitou Rinpoché, Gyalstap Rinpoché, d’importants lamas de la lignée Kagyu, de même que  des Rinpochés et des disciples de toutes les autres traditions du bouddhisme tibétain sont venus me rendre visite. Ils ont gentiment montré leur inquiétude à l’égard de mon état de santé. J’étais empli de joie. »

« Je reçois désormais les initiations et transmissions de la lignée Kagyu de Sitou Rinpoché et Gyaltsap Rinpoché, uniquement réalisable dans ces circonstances. Kyabjé Thrangou Rinpoché et d’autres maîtres Kagyu m’enseignent les traités philosophiques de la tradition bouddhiste. Par ce biais, je prépare l’œuvre de ma vie : étudier, enseigner le bouddhisme et insuffler la compassion et la sagesse dans le cœur de tous les êtres. »

« En 1959, mon incarnation, Sa Sainteté le 16ème Karmapa Rangjoung Rigpé Dorjé a dû également fuir le Tibet pour se réfugier en Inde. Il s’est établi au Sikkim, avec le soutien du Gouvernement Central et l’Etat du Sikkim. Il a pu construire le centre Dharmachackra, le Monastère de Rumtek qui est devenu le lieu principal de son activité mondiale. Par conséquent, Le Dalaï Lama, le Gouvernement en Exil, le peuple tibétain du monde entier, la communauté bouddhiste en Inde, de même que tous les Lamas Kagyu, ainsi que les membres de leurs centres du Dharma, considèrent avec une extrême importance que je me rende à mon siège principal à Rumtek. Ils ont effectué des demandes répétées afin que je puisse m’y rendre. De mon point de vue, aller au Monastère de Rumtek, c’est comme retourner chez moi pour poursuivre l’œuvre de mon prédécesseur. Je le considère très important. »

Enseignements :

La Compassion et la Véritable nature de l'Esprit

Le Guide de l'Environnement du Karmapa

Les 108 choses à faire pour l'environnement

Les déplacements du 17ème Gyalwang Karmapa

Le retour de Karmapa aux U.S.A.

Le retour de Karmapa aux U.S.A.

Le 19 mai 2008, dans la salle du Hammerstein Ballroom de New-york, le public était serré et enthousiaste : Tibétains, Chinois et Occidentaux, la plupart étaient disciples du précédent Karmapa. Le silence se fit plein de promesses, lorsque Dzogchèn Ponlop Rinpoché présenta le tant-attendu Karmapa Ogyen Trinley Dorjé…

Présentation du Karmapa aux Etats-Unis par Dzogchèn Ponlop Rinpoché, Principal organisateur de la venue du Karmapa aux Etats-Unis en 2008

Présentation du Karmapa aux Etats-Unis par Dzogchèn Ponlop Rinpoché, Principal organisateur de la venue du Karmapa aux Etats-Unis en 2008

La première visite de Sa Sainteté le 17ème Gyalwang Karmapa, Ogyèn Trinley Dorjé, aux Etats-Unis est un événement historique et une occasion à la fois joyeuse et mémorable pour ses nombreux étudiants et amis dans le monde occidental. Sa Sainteté, qui est à la tête de l’école Kagyu du bouddhisme tibétain, est largement reconnue comme étant un des plus grands Maîtres spirituels de notre temps…

La vie en Inde

La vie en Inde

L’arrivée du Karmapa à Dharamsala bénéficia d’une couverture médiatique extraordinaire dans la presse internationale : The Associated Press, Agence-France Press, The BBC, CNN, NBC, ABC, CBS, The Economist, Newsweek, Time, The New York Times, The Times of India, the Hindustan Times, et la plupart des autres médias du monde entier.