Gyalwang Karmapa confère l’initiation de Tcheu pour la première fois.
Gyalwang Karmapa confère l’initiation de Tcheu pour la première fois.
Monastère Dorzong, Gopalpur – 26 octobre 2012
Sa Sainteté a commencé aujourd’hui un enseignement historique sur la pratique de Tcheu et en a conféré l’initiation pour la toute première fois. Cette transmission du Dharma se déroule à l’Institut de Son Eminence le 8ème Dorzong Rinpoché, dans la vallée de Kangra près de Dharamsala. Elle a attiré une assemblée de pratiquants internationaux venus de douzaines de pays, ainsi que des nonnes des régions himalayennes.
« J’ai ressenti un réel enthousiasme pour cette pratique de Tcheu depuis mon enfance, mais je n’ai que peu d’opportunités pour en effectuer la pratique formelle, et c’est la toute première fois que je transmets l’initiation. Je suis très heureux de pouvoir accomplir cela aujourd’hui. »
L’initiation que Sa Sainteté a conféré dans la matinée était basée sur « Ouvrir la Porte vers l’Espace », un texte du 3ème Gyalwang Karmapa, Rangjung Dorje. Après la partie essentielle de la visualisation principale de l’initiation, Sa Sainteté a offert une torma d’initiation à son hôte, Son Eminence le 8ème Dorzong Rinpoché, ainsi qu’à Chogyal Rinpoché, suivis par Jetsunma Tenzin Palmo et Lama Tsultrim Allione qui avait initialement présenté la requête de cette initiation de Tcheu à Sa Sainteté, et dont l’organisation Tara Mandala sponsorisait l’évènement.
Dans la session de l’après-midi, Gyalwang Karmapa a commencé l’enseignement basé sur le texte d’instructions du 8° Gyalwang Karmapa, Mikyo Dorje, qui explique ( entre autre-chose) une retraite d’une semaine de pratique de Tcheu. Pour entrer dans la compréhension de la pratique de Tcheu, Sa Sainteté a expliqué le mot Tcheu – Chod en tibétain, qui signifie couper ou trancher dans – termes qui nécessitent de savoir ce qu’il y a à couper et ce qui coupe. Sinon nous risquons de laisser la pratique de Tcheu au niveau d’un simple rituel. Ce que nous cherchons à couper, a-t-il expliqué, ce sont les 4 Maras, et principalement le Mara de la saisie d’un soi ou de la fixation. Pour couper nous utilisons Prajna, la sagesse qui réalise l’absence d’un soi propre.
Après l’introduction, Sa Sainteté a développé le sujet de la renonciation ou « apparition définitive » - la compréhension claire que tous les samsara, ou cycles d’existences, sont souffrance par nature, et souhaits de s’en libérer définitivement. Gyalwang Karmapa a mis en garde contre l’idée que le samsara est quelque chose d’extérieur et séparé de nous. Le samsara inclut non seulement le monde autour de nous, mais existe également en nous, il est produit par notre propre état émotionnel et confus.
S’adressant à la vaste audience occidentale, Sa Sainteté a souligné la tendance à confondre les formes subtiles de souffrance avec le plaisir, ce qui nous porte à nous donner beaucoup de mal à courir après encore plus de souffrance.
En citant le 8ème Gyalwang Karmapa, Sa Sainteté a affirmé que toute indépendance authentique est bonheur, alors que l’absence de liberté est souffrance. Il a expliqué que cette indépendance authentique est quelque chose qui doit être cultivé et une conduite qui peut être développée par l’intérêt porté à la libération des causes et effets du Karma et des émotions perturbatrices.
Bien que les conditions extérieures aient une part mineure à jouer, elles ne peuvent pas garantir un bonheur durable. Pour cela nous devons regarder en nous, a-t-il dit.
