La vision du Karmapa lors de la fin des Meunlams
Bodhgaya- le 28 décembre 2012
Habituellement, le dernier jour du Monlam, Karmapa exprime sa gratitude aux sponsors qui ont soutenu le Monlam sur un plan matériel, il nous rappelle de développer la bodhicitta et de continuer d’avancer sur le chemin du bodhisattva, et présente sa vision du programme de l’année suivante.
Lors d’une précédente année, il avait fait un discours sur le végétarisme qui avait secoué ses monastères et centres du dharma dans le monde entier. Une autre année il avait parlé de l’environnement. Et dans presque toutes ses allocutions, il nous rappelle la souffrance intolérable que les humains infligent aux animaux. Il reste encore un long chemin à parcourir sur tous les fronts, mais Bodhgaya est maintenant plus propre, il y a d’avantage de végétariens, spécialement parmi les tibétains, et il semble que les chiens en particulier aient retrouvé certains de leurs droit.
Cette année Karmapa a fait référence au Grand Campement, lors de l’âge d’or du 7° Karmapa, il y a 500 ans, et il a conclu en disant que le développement international de la sangha était le signe que les prières pour la poursuite du grand Ornement du Monde avait été exaucées. « Il y a beaucoup de personnes avec des langues différentes qui viennent de différentes régions et de différents pays. Elles ont prié et les effets de ces prières se manifestent. »
La splendide cérémonie se poursuivait avec des chants et des représentations symboliques, pendant que Karmapa soulignait son plan en trois point. Il annonçait sa vision de la restauration du Grand Campement avec des équipements pour l’éducation et les retraites des moines, des nonnes, et des laïques.
Il est difficile de rendre vraiment compte de la magnificence de la cérémonie finale, lorsque les sponsors du monde entier faisaient la queue pour passer devant Karmapa et faire leurs offrandes. Ils tenaient des mandalas précieux, des fleurs dans des vases d’argent, des statues dorées du Bouddha, des stupas, des textes, des vêtements, des tapis – tous enveloppés dans des luxueuses écharpes de soie.
Puis les 7 symboles de la royauté, ainsi que les 8 symboles de bons augures ont été présenté à Karmapa.
Il les prenait pendant que l’assemblée chantait les prières de bon augure. A plusieurs reprises, Karmapa a dirigé l’assemblée pour les récitations des dédicaces, et nous a mis en garde en rappelant que si nous ne dédions pas notre vertu, nous accumulerons de l’orgueil et perdrons nos mérites.
Il a mis l’accent sur l’importance de la gratitude, parce qu’elle est la cause du bonheur et de la joie. « Si vous n’éprouvez pas de gratitude, vous ne pouvez pas trouver de bonheur dans ce qui se présente, vous ne pouvez pas vous réjouir, vous ne pouvez pas vous sentir bien. La gratitude est très importante si vous souhaitez le bonheur et la joie. »
Après avoir quitté l’estrade sous l’Arbre de la Bodhi, en ce lieu sacré de Bodhgaya, Karmapa a présenté sa vision pour l’année à venir.
Il a parlé de la préservation du Dharma en trois points:
« Que le Bouddha-Dharma existe ou non dans le monde dépend des trois principales activités de la Sangha »
L’une est la retraite méditative et pour cela le premier point consiste à ré-initier la tradition du yarnay - ou retraite d’hiver – soit d’un mois et demi ou de trois mois, période pendant laquelle les vœux de Sojong seront gardés comme lors du Monlam.
Le second point est qu’il est essentiel que soient présents les quatre piliers de la Sangha.
Le Bouddha avait parlé des quatre types de disciples – les moines et les nonnes, et les laïques hommes et femmes. On les appelle les piliers de l’enseignement du Bouddha. Si on compare les enseignements du Bouddha à une maison, il faut que les quatre piliers soient présents. Sinon l’enseignement du Bouddha n’existe pas, et de dure pas. Il n’est pas totalement présent. Il est donc important d’assurer l’éducation des moines et des nonnes, et d’encourager les disciples laïques, hommes et femmes à l’étude, la méditation et la pratique.
Actuellement a dit Karmapa, il n’y a des centres de retraites, mais pas de shedras ou d’institutions d’études bouddhiques pour les nonnes. « Nous devons donner aux hommes comme au femmes la même opportunité. Le Bouddha l’a fait, et nous devrions faire de même. Et nous les moines nous devons les aider à les mettre en place. »
Avec un engagement profond, il a affirmé que 2013 serait une année de préparation pour une conférence qui se tiendra en 2014, à laquelle il assistera personnellement. « Il n’y a pas d’autre voie possible, nous devons le faire. »
Le troisième point est de réunir étude et pratique et de ne pas séparer les collèges et les lieux de retraite.
Le Monlam s’est achevé sur une série de prières de bon-augure. Les écharpes blanches étaient agitées en vagues dans l’espace à chaque fin de vers se terminant par tachi shok- que tout soit de bon-augure. La dernière prière, composée par Mikyo Dorje, le 8° Karmapa est un rappel du glorieux Grand Campement:
Le Karmapa accomplit toute l’activité des vainqueurs dans les dix directions et les trois temps.
Que bons augures et bonheur adviennent ici en ce jour par celui qu’on appelle Cheudrak Gyamtso.
Vainqueur des quatre démons, il accomplit l’activité des vainqueurs,
l’enseignement du Karmapa est le cœur de l’enseignement.
Partout répandu, sans fin est son expansion,
puise-t-il croître toujours et de bon-augure être sa croissance.
…..
Que les bons augures flamboient sur le monde, l’entière surface du vaste royaume du Tibet,
le domaine des neiges du septentrion.
Que s’y déploie la doctrine de la pratique.
Que les bons augures apportent le bonheur au monde.
Puisse le monde entier connaître le bonheur.
Les trompes ont annoncé le départ de Gyalwang Karmapa de l’Arbre de la Bodhi, les moines ont replié leurs chapeaux de cérémonie jaunes, et le nouvel Ornement du Monde s’est achevé dans le flamboiement du coucher de soleil
