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Le Gyalwang Karmapa nous ouvre les portes du Soutra du Coeur de la Connaissance - Partie 1

15 août 2016 - Gurgaon, Haryana, Inde

Les enseignements d’aujourd’hui constituent deux premières très importantes pour le Gyalwang Karmapa : c’est la première fois qu’il enseigne un soutra du Bouddha et c’est la première fois qu’il donne un enseignement en chinois. L’événement a lieu dans la grande salle de conférence de l’hôtel Hyatt de Gurgaon avec, sur la scène, simplement un grand canapé au milieu duquel on a placé un brocart. Derrière le Karmapa, sur un écran, on peut voir une image dorée du Bouddha, connu comme le Bouddha aux Nuages d’Encens - en effet, quand on l’invoque, de nombreux nuages d’encens apparaissent - et dans la tradition chinoise, on lui adresse souvent des suppliques avant un enseignement. Tout le monde récite la Prière à la lignée de Vajradhara et le Soutra du Coeur.

Au début de son enseignement, le Karmapa remarque : « Aujourd’hui, l’Inde fête son indépendance, et nous, bouddhistes, sommes très reconnaissants à ce pays car c’est ici que les enseignements du Bouddha sont d’abord apparus et qu’ils se sont développés. En ce jour très significatif, je voudrais exprimer mon profond respect à tous les Indiens, et faire de grands souhaits pour leur bien-être et leur prospérité. »

Le Karmapa note que, sur plus de 700 personnes présentes, la grande majorité est de langue chinoise; elles sont très fortunées d’entendre des enseignements sur le Soutra du Coeur de la Connaissance. Cela fait longtemps qu’il a le souhait d’enseigner un tel soutra mais, au Tibet, on enseigne en général les commentaires et non les soutras eux-mêmes. Il espère que cet enseignement marquera un début pour d’autres enseignements de ce type, et que, dans le futur, il pourra enseigner le Soutra du Diamant (Vajrachhedika), car c’est un soutra important mais trop long pour cette fois. Après ces mots d’introduction en tibétain, le Karmapa commence son enseignement en chinois.

Outre un commentaire sur les traductions en tibétain et en chinois des Soutras de la Prajna paramita ainsi que sur les traducteurs, le Karmapa commente les lignes suivantes du soutra lui-même :

Ainsi ai-je entendu. Un jour, le Bhagawan (le Victorieux) se trouvait à Rajagriha, au Pic des Vautours, accompagné d’une vaste assemblée de moines et d’une vaste assemblée de Bodhisattvas. 

Il parle d’abord des traductions du Soutra du Coeur de la Connaissance en tibétain et en chinois. Il existe trois traductions en tibétain, dont la plus courante est celle de Yeshé Dé au VIIIe siècle. Des onze traductions en chinois, neuf existent encore de nos jours et la plus courante est celle de Maître Xuanzang en 260 mots. Cette traduction et celle de Yeshé Dé appartiennent à la catégorie des versions extensives des Soutras de la Prajna Paramita. Quelle est la différence entre une version extensive et une version condensée? Cette dernière catégorie se concentre sur le sens lui-même, alors que la première catégorie contient une introduction au soutra qui donne des renseignements sur son origine (le temps, le lieu, l’enseignant et sa suite), ainsi qu’une conclusion qui insiste sur les qualités du soutra, de façon à le rendre populaire pour qu’il se diffuse largement.

La tradition tibétaine conserve l’explication de huit érudits indiens dont la plus importante et la plus célèbre est celle de Vimalamitra. Les deux versions les plus populaires sont des versions extensives ; cependant, on a récemment découvert une vielle version condensée en tibétain dans la région de Dun Huang.

Le Karmapa aborde le titre du texte - Prajnaparamita Hridaya - tel qu’il apparaît dans la version de Dun Huang, traduite par Fa Chan de Tufan. Pourquoi avons-nous besoin d’un titre pour chaque soutra? Le Soutra de Lankavatara explique que s’il n’y avait pas de titre, cela entraînerait de la confusion; ainsi le titre aide à saisir le sens du soutra, tout comme on nomme habituellement les choses pour qu’on puisse comprendre ce qu’elles sont. Dans le cas d’un soutra, le titre peut renvoyer à son sens, au nombre de versets ou bien à celui qui pose les questions. Il existe de nombreuses façons de nommer un soutra, et ce Soutra du Coeur est nommé d’après son contenu.

Puis s’ensuit une explication mot à mot du sens du titre. Le titre chinois comporte huit caractères et, en sanscrit, le titre est Prajnaparamita Hridaya. Pra signifie ‘parfait’ et jna ‘réalisation’  ou ‘perfection’ ; paramita signifie ‘arrivé sur l’autre rive’. Hridaya désigne ‘l’essence’ ou ‘le coeur’. Habituellement on traduit prajna par ‘sagesse’ mais ce mot a été tellement utilisé qu’on a tendance à le confondre avec l’intelligence mondaine ; donc, nous allons ici utiliser la traduction du grand maître du Tripitaka Yijing : ‘réalisation parfaite’ ou ‘perception parfaite’, terme qui est plus proche du mot tibétain sherab (shes rab : savoir + plus élevé ou supérieur).

Le Karmapa examine ensuite plus précisément le sens du titre. ‘La perception parfaite’ peut signifier ‘connaître’ ou ‘savoir’. Il y a trois types de perception : (1) la perception erronée des êtres ordinaires, (2) la perception des auditeurs (shravakas) ou des bouddhas solitaires (pratyekabuddhas) qui transcendent le monde ordinaire, et (3) la perception incomparable des tathagatas. Ici, il s’agit du troisième type de prajna car les deux premiers types n’appartiennent pas à la catégorie ultime.

‘Parfait’ veut dire ‘le meilleur’. Ce type de connaissance est bien supérieur à toutes les perceptions des êtres mondains ou suprêmes ; il renvoie à la perception des bouddhas.  Comment alors classifions-nous la perception de tous les grands êtres saints et des bodhisattvas qui ont atteint les bhumis (terres de bodhisattva) ? Leur perception appartient à la perception parfaite du troisième type car elle est semblable à celle des tathagatas. Une autre explication de la perception parfaite n’utilise pas la distinction entre perception mondaine ou non ; elle la désigne comme la connaissance  qui s’élève de la réalisation de la vacuité.

Paramita renvoie à ‘être arrivé sur l’autre rive’- qui, ici, veut dire parinirvana - alors que cette rive signifie ‘samsara et nirvana’. Prajna est comme un bateau qui peut transporter ceux qui luttent dans le samsara, jusqu’à l’autre rive, celle du nirvana. On trouve deux explications pour ‘atteindre l’autre rive’: (1) un instrument ou une méthode qui nous permet d’atteindre l’autre rive et (2) on a déjà atteint l’autre rive. La première renvoie à ceux qui sont sur le chemin de l’apprentissage - les bodhisattvas qui gravissent les différents niveaux (bhumis) vers la bouddhéité - et donc, une telle perception parfaite peut mener à l’autre rive ; c’est la possibilité d’atteindre l’autre rive, ce qui veut dire la 11e terre de bodhisattva (bhumi), le fruit ultime, l’obtention de la bouddhéité. Cette explication suit ‘La Voie du Milieu’ de Chandrakirti (Madhyamakavatara).

Généralement, quand on parle de prajna, on parle de la réalisation de la vacuité ; mais, en fait, ça peut aussi signifier les soutras sur prajna, qui se réfèrent à la vacuité; au chemin de prajna, qui est la sagesse du Bouddha; et au fruit de prajna, qui désigne la vaste omniscience du Bouddha. Ceci est prajna ultime, l’autre rive ultime; les deux autres ne sont pas ultimes car on n’est pas encore parvenu à l’autre rive.

Cette explication est tirée du Sommaire du Sens des 8000 versets du Soutra de la Prajnaparamita (Arya prajna paramita samgraha karika), de Dignaga. En résumé, quand nous parlons de prajna, nous parlons essentiellement de la réalisation de la vacuité, de prajna en tant que fruit.

Le point suivant concerne les traducteurs du soutra. Le Vénérable Fa Chen de Tufan a traduit le soutra du tibétain en chinois, en utilisant un soutra qui était conservé dans les grottes de Dun Huang. Fa Chen était un des rares maîtres qui maîtrisait aussi bien le chinois et le sanscrit que le tibétain. Il a aussi traduit des textes du chinois en tibétain, tels que le Discours sur les étapes de la pratique yoguique, le Soutra du Mahayana Mahaparamita ainsi que le Commentaire sur l’explication des profonds secrets de Maître Xi Ming Yuan Che, qui est le texte le plus important pour les Tibétains qui étudient l’École de ‘l’Esprit Seul’. On dit aussi qu’il traduisit les Soutras de la Prajna paramita de Xuanzang du chinois en tibétain. En bref, il fut un grand érudit exceptionnel. Un professeur, dans les premières années de la République de Chine, a comparé la contribution de Fa Chen pour le Tibet à celle de Xuanzang pour la Chine.

Le Karmapa aborde maintenant le texte principal, qui peut être divisé en huit sections: (1) le prologue, (2) le temps, (3) la suite, (4) les causes et les conditions, (5) la question, (6) la réponse, (7) l’explication, et (8) la réjouissance.

Le prologue est constitué de la première ligne du soutra :

Ainsi ai-je entendu.

Le Bouddha a dit qu’au début de tous les soutras, on devrait trouver les mots : « Ainsi ai-je entendu. » « Ainsi » renvoie au soutra en question, à ceux qui ont rassemblé le soutra et en ont entendu le contenu en entier sans ajouter ni enlever quoi que ce soit.

‘Je’ désigne quiconque a entendu les enseignements en personne et les a rassemblés. Qui est cette personne? On trouve différents points de vue. Beaucoup d’érudits pensent que les Soutras de la Prajna paramita ont été rassemblés par Manjoushri. Cependant, dans un commentaire à un autre soutra, Dignana a écrit que ces soutras ont été rassemblés par Vajrapani. Nagarjouna, dans ses Fondements de la Voie du Milieu, a exprimé un autre point de vue : il a déclaré que tous les soutras du mahayana ont été rassemblés par Manjoushri, Maitreya et Ananda.

Un autre soutra cite ces paroles du Bouddha : « Ananda, tu es mon disciple, tu me montres du respect et fais des offrandes avec ton corps, ta parole et ton esprit. Si tu me respectes, tu dois aussi respecter le Soutra du Coeur. » Et le Bouddha donna des instructions à Ananda pour qu’il protège et prenne soin du Soutra du Coeur. Selon la tradition tibétaine, les 28e et 32e chapitres de la version en 8000 versets du Soutra de la Prajna Paramita indiquent que le Bouddha a dicté le soutra à Ananda, et au moins un érudit, Vimuktisena, est d’accord avec ceci. Haribhadra a aussi déclaré qu’Ananda a rassemblé ces enseignements du Bouddha, alors que Bhavaviveka, dans son Flamboiement du raisonnement (Tarkajvala), n’est pas d’accord car il affirme qu’Ananda aurait été incapable de comprendre cet enseignement du mahayana.

Cependant, nous pouvons considérer qu’il s’agit d’Ananda en nous basant sur la raison précédemment citée, ainsi que sur le texte le Grand tambour du Dharma ; dans ce texte, le Bouddha a demandé à Mahakashyapa de protéger les soutras du mahayana et Mahakashyapa a confié à Ananda la responsabilité de la première collection des Soutras de la Prajna paramita. En bref, comme il était l’un de ceux qui avaient entendu les enseignements du mahayana, on peut considérer Ananda comme l’un de ceux qui ont assemblé les soutras du mahayana.

Ainsi donc il y a différentes opinions quant à la personne qui a rassemblé le soutra : pour certains, c’est Vajrapani, pour d’autres, c’est Ananda, pour d’autres enfin, c’est Manjoushri. Mais à qui demander? Peut-être ont-ils tous ensemble collecté ces soutras et, même si on trouve le nom de Manjoushri, cela ne veut pas dire que lui seul les a rassemblés.

Le dernier mot de l’ouverture est ‘entendu’. Ceci renvoie aux enseignements que les disciples ont entendus directement et reproduits mot pour mot. Ce qui compte ici est que ces enseignements ne leur ont pas été rapportés par quelqu’un d’autre mais qu’ils étaient bien présents.

« Ainsi ai-je entendu » s’applique en fait aux enseignements en entier, à partir de ces mots jusqu’aux dernières lignes de louange pour l’enseignement.

 

La deuxième des huit sections du soutra concerne le temps.  

Un jour, le Bhagawan (le Victorieux) demeurait à Rajagriha au Pic des Vautours. 

Ici ‘jour’ a deux sens : (1) le soutra n’a été entendu qu’une seule fois et n’a pas été répété, ce qui montre le caractère rare de l’événement. En général, il est dit que s’il s’agit d’un enseignement très important, le Bouddha le donne trois fois. Et si, alors, quelqu’un n’a toujours pas compris, son garde, Vajarapani, le frappera de son vajra. La personne qui a rassemblé cet enseignement doit être une personne d’une grande  sagesse,  dotée d’une excellente mémoire car, l’ayant entendu une seule fois, elle s’en est souvenu dans son intégralité.

(2) ‘jour’ se réfère aussi au temps parfait ; c’est aussi une référence à l’enseignant parfait, la suite parfaite, l’enseignement parfait et le lieu parfait. Ces cinq points sont tous présents ici.

 

Quant à la perfection de l’enseignant, le Bhagawan Bouddha, le mot ‘Bhagawan’ a plusieurs sens en sanscrit et les premiers traducteurs ont laissé le mot sous sa forme originale ; quand il y avait des sens multiples, ils n’ont pas traduit le mot. ‘Bhagawan’ renvoie à (1) le Bouddha, la perfection du maître; (2) la transcendance, au sens d’aller au-delà des deux extrêmes du samsara et du nirvana; (3) la destruction, c’est-à-dire la destruction des quatre maras (les perturbations, la peur de la mort, les agrégats et l’attachement aux plaisirs des sens), c’est-à-dire ce à quoi on doit renoncer ou qu’on doit repousser.

Le tibétain traduit ‘Bhagawan’ par ‘chom den de’ /bcom ldan ‘das/, ce qui indique à la fois la transcendance et la destruction. ‘Bhagawan’ est aussi largement utilisé en Inde pour parler de différents dieux; ainsi, en tibétain, la syllabe /das/ traduit le sens de ‘aller au-delà’ des dieux mondains.

 

Des cinq perfections, le lieu parfait est ici Rajagriha, qui était l’ancienne capitale du Magadha. Dans les temps anciens, il y avait de nombreux problèmes liés aux feux ; le roi avait donc publié un décret pour tous ses sujets : quiconque allumerait un feu devrait déménager dans un endroit isolé et froid du royaume. Il se trouva que le premier feu se déclara dans le propre palais du roi et il dut partir s’installer dans un nouveau lieu qu’on nomma ‘Rajagriha’, le sacrifice du roi.

Dans son traité sur la Prajnaparamita (le Mahaprajnaparamita Shastra), Nagarjouna a proposé deux explications pour ce nom. La première fait référence à un roi dont le fils avait une apparence particulière : il avait une tête, deux visages et quatre bras. En grandissant, il devint très fort et était un bon combattant : il renversa 18000 rois qui passèrent sous le contrôle du Magadha. Ce prince s’appelait Rajagriha. L’autre explication est liée à l’histoire d’un roi qui, dans un débat avec des brahmanes, avait soutenu les sacrifices d’animaux ; à cause de ceci, son corps s’enfonça peu à peu dans le sol. Quand le prince devint roi, il ne voulut pas rester dans le lieu où son père était mort ; il décida donc de déplacer la capitale dans un lieu autour de cinq montagnes et l’appela Rajagriha.

Le Soutra du Coeur mentionne à la fois Rajagriha et le Pic des Vautours ; ainsi, les deux types de disciples - laïques et ordonnés - sont inclus. Ils se sont tous rassemblés  sur la montagne. De plus, le traité de Nagarjouna donne deux explications pour le nom de la montagne. Selon la première, la montagne a la forme de vautours ; selon la seconde, au sud de Rajagriha se trouve un cimetière où de nombreux vautours vont se repaître de cadavres en décomposition et puis reviennent à la montagne. D’autres soutras expliquent que des bodhisattvas venus de différents royaumes se sont rassemblés sur cette montagne, comme un vol de vautours, pour écouter le Bouddha enseigner le Soutra du Coeur. 

 

La perfection suivante est la perfection de la suite, composée de Bodhisattvas et de Mahasattvas. Le soutra en 8000 versets raconte que les grands maîtres et leur suite se sont rassemblés en grand nombre et ont été les témoins de l’enseignement du soutra. Leur présence valide ce qui a été expliqué et rend le soutra plus complet. La sangha ordonnée présente n’est pas une sangha ordinaire de moines pleinement ordonnés, mais elle se compose d’arhats qui ont atteint la réalisation et on les appelle ‘grands êtres’ ou Mahasattvas.

Sangha’ implique le rassemblement d’au moins quatre bhikshus. En sanscrit, ‘sangha’ signifie ‘une communauté qui ne peut être défaite par une force extérieure’. C’est un groupe harmonieux et uni, qui n’est pas susceptible d’être facilement divisé par des forces extérieures.

Bodhisattva’ signifie ‘êtres éveillés’; la traduction tibétaine renvoie à leur courage avec le mot /dpa’bo/ ou héros, car ils sont courageusement partis à la recherche du fruit de la bouddhéité. ‘Maha’ veut dire ‘grand’. Un soutra mentionne que les bodhisattvas se préoccupent du vaste nombre des êtres vivants et, en même temps, ils ont une persévérance formidable et sept capacités spéciales ; c’est pourquoi ils sont dits ‘grands’.

Les mots suivants sont :’vaste assemblée’; donc les grands maîtres et leur suite se sont rassemblés. Plus tôt, nous avons vu que pour qu’un soutra soit expliqué, il faut que se trouvent réunis de nombreuses causes et conditions, et c’est ce qui en fait une occasion très spéciale. Il est aussi rare de trouver un maître et de pouvoir se fier à lui. Mais j’ai le sentiment que si seulement les grands maîtres sont présents, ça ne suffit pas ; de même qu’il ne suffit pas que le Bouddha parle parfaitement du soutra car l’auditoire aussi est important. Si l’auditoire n’est pas parfait, à quoi bon un parfait Bouddha?

 

 

Le temps aussi doit être parfait et il n’est pas facile de trouver le moment parfait, en particulier de nos jours où les gens sont très occupés. Il est dit que le maître est parfait et nous voici dans un hôtel cinq-étoiles ; peut-être que le Pic des Vautours serait un meilleur endroit! Habituellement, quand nous nous rendons sur un lieu de pèlerinage, nous le voyons avec nos propres yeux ; mais en fait, le véritable lieu est la montagne intérieure, qui est le fruit parfait du Bouddha.C’est très beau mais, hélas, on ne le voit pas. En repensant à l’explication de la première partie du soutra donnée aujourd’hui, nous devrions réfléchir au fait qu’il est très rare d’entendre ces enseignements ; ainsi devons-nous chérir cette opportunité. Si non, nous risquons de passer à côté. Nous pensons peut-être que nous devons d’abord jouir des choses mondaines - comme de notre vie professionnelle ou des richesses du monde - et puis, plus tard, quand nous serons vieux, nous pratiquerons. Mais cette façon de penser n’est pas correcte car la mort n’attend pas que nous soyons vieux pour frapper à notre porte. On peut mourir à tout moment.

Si le dharma nous est cher et si nous considérons qu’il est précieux, nous devons nous mettre immédiatement à l’oeuvre. Les maîtres Kadampa disaient que tout Dharma doit être pratiqué aujourd’hui ; il n’existe pas un Dharma qui serait pour demain. Nous ne devons pas remettre à plus tard mais commencer tout de suite. Le temps ne nous attend pas, tout est impermanent. En pensant aux cinq perfections, vous ressentirez peut-être quelque chose qui vous fera chérir le dharma. Si ce n’est pas le cas, même si vous avez passé des années à étudier, vous n’avez pas été profondément touché. Vous risquez même de penser que c’est inutile.

 

Ainsi, dans de nombreuses prières de souhait tibétaines, on trouve la formule : « Ici et maintenant, sur ce coussin-même, je veux devenir Bouddha. » Pensez que c’est votre seule chance ; n’en attendez pas une autre dans le futur. Vous devez pratiquer tout de suite pour devenir bouddha en cette vie.

La pratique d’un bodhisattva peut sembler vaste et le chemin très long mais, en réalité, elle ne se mesure pas avec des chiffres. Une vaste accumulation de mérite peut se produire en un instant. ‘Des éons infinis’ ne veut pas dire que vous devez pratiquer en comptant les éons l’un après l’autre. Les bodhisattvas peuvent accumuler tout type de mérite, y compris un mérite infini dans un seul instant.

 

La session se termine et tout le monde se joint à la récitation des paroles de bon augure de l’Essence de la Lune (Chandragarbha), du Soutra du Coeur et d’une dédicace des mérites, de magnifiques voix s’élevant et emplissant la salle.

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