Discours de Gyalwang Karmapa pour l’inauguration de la section Environnement de la Congrégation Bouddhiste Mondiale
Park Hotel de Delhi, 28 novembre 2011
Aujourd’hui, Sa Sainteté Karmapa, Orgyen Tinley Dorje, a inauguré par un discours la section « Environnement et Monde Naturel » de la Congrégation Bouddhiste Mondiale. Ouvrant la session du jour, le Gyalwang Karmapa s’est adressé dans une salle comble, à des centaines de délégués venus de 32 pays du monde. Gyalwang Karmapa assistera aussi à la cérémonie de clôture qui sera présidée par Sa Sainteté le Dalaï Lama, en présence de plusieurs personnalités mondialement connues.
Au cours de son discours inaugural, Gyalwang Karmapa a parlé des causes qui nous ont amenés à ce qu’il décrit comme une « conjoncture critique » dans la dégradation de notre environnement naturel. Parmi ces causes, Sa Sainteté a mis l’accent sur une « religion du consumérisme » virtuelle et un égocentrisme tenace qui ont conduit les êtres humains vers une relation malsaine avec leur environnement. Gyalwang Karmapa souligne la réponse que la mise en application des principes bouddhistes d’interdépendance, de compassion et d’absence d’un soi propre, apporte au défi environnemental auquel le monde est confronté de nos jours.
Sa Sainteté a condamné fermement la culture de consommation qui a envahi la société mondiale. Toutes les religions du monde sont d’accord pour dire que la prospérité matérielle ne se traduit pas par un bonheur et un bien-être réel, a-t-il reconnu. Mais il a poursuivi en disant que les leaders religieux ont la responsabilité d’ouvrir d’avantage les yeux de leurs disciples sur l’incapacité du consumérisme à être la source d’un bonheur durable.
Il semble que nous soyons parvenus à un stade de déni dangereux des conséquences de nos actions sur l’environnement, a affirmé Gyalwang Karmapa. «Le problème essentiel, » a-t-il dit, « se trouve dans notre conception de nous-même par rapport aux autres et à l’environnement. Nous nous sentons des individus séparés, mais en fait rien n’existe de façon indépendante. »
« Nous pouvons concevoir que les générations précédentes puissent être excusées pour les conséquences désastreuses de leurs actions,» a dit Sa Sainteté. « Mais notre génération ne peut pas l’être, puisque nous avons des informations en abondance sur les impacts environnementaux de notre mode de vie actuel. »
Il a poursuivi : « notre tâche maintenant est de transformer les informations en une conscience ressentie dans nos cœurs, et qui nous inspire, afin que nous vivions selon des principes environnementaux de sagesse et de compassion.»
Sa Sainteté a lancé un appel à l’assistance afin qu’ils interagissent avec le monde naturel de façon à cultiver et déployer un mandala d’amour et de compassion, basé sur le modèle de la relation entre une mère et son enfant.
Avant sa participation à la Congrégation Bouddhiste Mondiale, Gyalwang Karmapa a dit : « Parler des changements dans notre environnement est l’un des problèmes les plus urgents de nos jours. Comme Sa Sainteté le Dalaï Lama le souligne depuis longtemps, le mal causé à notre environnement prend sa source dans l’esprit et le comportement humain. Parce que ce problème vient de nos attitudes vis à vis du monde dans lequel nous vivons, je crois que les leaders religieux du monde peuvent contribuer grandement au changement de notre relation avec la terre et de nos tendances à exploiter abusivement ses ressources. Je suis très heureux que la Congrégation Bouddhiste Mondiale fasse de l’environnement le sujet principal du rassemblement de Delhi, et je suis honoré de l’opportunité qui m’a été donnée de prendre part aux discussions à ce sujet. »
Au cours des cinq dernières années, Gyalwang Karmapa a pris un rôle de plus en plus actif dans la défense de cette question chère à son cœur – la protection de l’environnement naturel. Reprenant l’appel pressant lancé depuis longtemps par Sa Sainteté le Dalaï Lama, Gyalwang Karmapa apparaît comme le plus important leader bouddhiste de la défense environnementale, sachant se faire entendre, parlant et agissant selon les principes bouddhistes de préservation d’un environnement qui est le support de tous les êtres qui partagent notre planète. Il a organisé des conférences, fondé une organisation active sur une vaste région – Khoryug ( environnement en tibétain) – et participé à diverses publications universitaires et scientifiques sur ce sujet.